Photo prise par Sissou avec ses commentaires : « Il s’est même gratouillé l’oreille » ; moi « ELLE EST DOUÉE QUAND MÊME ! (imparfait temporel : était) »
Pratiquer zazen, c’est faire l’expérience de l’Eveil réalisé par le Bouddha il y a 2600 ans. Assis dans le silence et l’immobilité, laissant passer les pensées, sans les poursuivre ni les rejeter, ramenant son esprit dans la réalité de l’instant présent,
Quant on est sur la voie du dharma du Bouddha, on peut se poser la question de savoir « comment notre comportement peut être en accord avec les conseils donnés par le dharma »
Dôgen donne une réponse : Mushotoku : [être] sans profit, mushotoku 無所得
« Le dharma du Bouddha ne peut être réalisé ni par la pensée ni par l’absence de pensée. Si la conduite ne s’ajuste pas avec la voie, le corps et l’esprit ne seront jamais en paix. S’ils ne sont jamais en paix, le corps et l’esprit ne connaissent ni tranquillité ni joie. Comment agir afin que la conduite et la voie s’accordent ? C’est avec un esprit qui ne préfère ni n’abandonne, un esprit sans notion de profit ou de renommée. […] « La compassion et la pitié des bouddhas qui les font se soucier des êtres, ne sont ni pour eux ni pour autrui. Telle est la règle du dharma du Bouddha. » Dôgen
Dôgen nous parle du nirvana mais en termes concrets, tel qu’on peut le ressentir dans le corps et l’esprit, car les mots « La tranquillité et la joie » (jap. Anraku) traduisent le terme chinois Nirvāṇa. Le Nirvāṇa est un concept philosophique de l’hindouisme, du jaïnisme et du bouddhisme qui signifie « extinction » (du feu des passions, de l’ignorance) ou « libération » (du saṃsāra, du cycle des réincarnations).
Ne pas pratiquer pour soi, ne pas pratiquer pour les autres, pratiquer pour le Dharma, c’est pratiquer pour quelque chose de très vaste et qui englobe tout, « moi et les autres », pratiquer pour la vie en général.
« Mushotoku veut dire : esprit qui ne cherche pas à obtenir. Il s’agit de l’attitude où l’esprit ne s’attache à aucun objet et ne cherche ni profit ni résultat. […] La sagesse prend sa source dans mushotoku en transcendant toutes les limitations dues à la recherche d’un but. […] Il est dit : « Les mains ouvertes, vous pouvez tout recevoir ; les mains fermées, rien ne peut être obtenu. »
Il en est de même avec l’esprit : s’il s’attache à un but, il s’enferme dans ses propres concepts où la sagesse n’a pas de place. L’attitude juste consiste à laisser passer toute chose, en se concentrant sur l’action immédiate sans égoïsme. Les hommes veulent toujours obtenir et ont peur de perdre. En dernier lieu, abandonner devient la plus grande réussite. Mushotoku, c’est obtenir le cosmos tout entier.
Pour quoi pratiquer ainsi ? En fait « nous essayons d’échapper à notre fin et de nous la masquer. » Mais cette angoisse fondamentale qui caractérise notre finitude est insatiable. Nous nous leurrons quand nous pensons la remplir par des avantages ou de la reconnaissance reçus.
Comme il est dit dans le Sûtra du Cœur (Hannya Shingyô) : « Il n’y a pas de connaissance et pas plus d’obtention puisqu’il n’y a rien à obtenir. » (I mushotoku ko : « Puisqu’il n’y a rien à obtenir »)
Pensons notre conduite en terme global, au-delà de nous-mêmes, de nos intérêts limités, de ceux de nos groupes d’appartenances, de notre culture, de notre génération. Ayons une vision globale, plus « universelle » de nos actes.
Dans mon dernier billet, je mentionnais l’importance qu’avaient, dans ma pratique, les aspects de mushotoku (être sans but) et de zanshin (être ouvert, disponible). Dans ce même ordre d’idée, j’aimerais vous partager, dans ce nouveau billet, la valeur qu’a le gasshô dans ma pratique quotidienne.
L’Hannya Shingyo est appelé Le Sutra du Cœur car il représente le cœur de la grande sagesse. Il fut écrit entre le 1er et le 6ème siècle de notre ère. Commun à toutes les lignées du bouddhisme, il est certainement le sutra le plus connu. Le bodhisattva Avalokitesvara donne un enseignement à Sariputra sur la vacuité de tout être et de toute chose, car aucun d’eux ne possède de caractère fixe ni substantiel. Tout est impermanent et existe en interdépendance et non uniquement par soi-même.
L’Hannya Shingyo est chanté lors de la cérémonie qui suit le zazen, sous sa forme Kanbun (phonétique ancienne-sanskrit-chinois ancien).
à propos de la posture, de la pratique et de la méditation zen, le zazen → vidéo YouTube …
Le zen Sōtōest l’une des principales écoles du bouddhisme japonais. Implanté en France et en Europe par maître Taisen Deshimaru dans la seconde moitié du XXe siècle, il a derrière lui une longue histoire dont les origines remontent à l’Inde ancienne.
Origine
La lignée du bouddhisme Zen Sôtô
Dans le zen, la transmission est primordiale. L’enseignement est transmis de maître à disciple, de personne à personne, depuis 2600 ans, dans une ligne ininterrompue.
Ce site contient l’expression du bouddhisme zen vivant, transmis en occident par Maître Deshimaru à son disciple Kosen. Qu’est-ce que le bouddhisme zen ?
Définition de Mondo ; Dans le Zen, un Mondo est un échange entre un disciple et son maître ( de Mon: question, et Do: réponse).
Certains mondos sont célèbres et illustrent la transmission du zen « de mon âme à ton âme ». La réponse du maître, qui va au-delà de la question, prend parfois une forme énigmatique et déroutante au premier abord.
Gassho – Les moines Zen pratiquent sans discontinuer, pas simplement lors d’une cérémonie, chaque instant devient cérémonie, chaque respiration (Vidéo à partir de 37mn 35s, étude du zazen auprès du maître Taisen Deshimaru)
Arnaud Desjardins (18 juin 1925 – 10 août 2011) est l’un des premiers Occidentaux à découvrir et à faire découvrir, à travers des documentaires télévisés, les grandes traditions spirituelles ignorées des Européens: l’hindouisme, le bouddhisme (tibétain et zen) et le soufisme (mysticisme de l’islam) de l’Afghanistan.
Chargement des commentaires…
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.